Objectif 10. Réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre

Le dixième ODD appelle les pays à adapter leurs politiques et législations afin d’accroître les revenus de la part des 40 % les plus pauvres ainsi que de réduire les inégalités salariales qui seraient basées sur le sexe, l’âge, le handicap, l’origine sociale ou ethnique, l’appartenance religieuse. Ce notamment en encourageant la représentation des pays en développement dans la prise de décisions de portée

mondiale.

Trois cibles ont été priorisées par la RDC parmi les sept cibles opérationnelles que comprend cet ODD. Il s’agit de :

Cible 10.1 D’ici à 2030, assurer progressivement et durablement une croissance des revenus des 40 pour cent de la population les plus pauvres à un rythme plus rapide que le revenu moyen national

La promotion de la prospérité partagée est définie comme la promotion de la croissance des revenus des 40 % inférieurs de la répartition du bien-être dans chaque pays et est mesurée en calculant la croissance annualisée du revenu réel moyen par habitant ou de la consommation des 40 % inférieurs. Le choix des 40 % inférieurs comme population cible est un compromis pratique. Les 40 % inférieurs diffèrent d’un pays à l’autre en fonction de la répartition du bien-être, et ils peuvent changer au fil du temps au sein d’un pays. Étant donné que la promotion d’une prospérité partagée est un objectif spécifique à chaque pays, il n’y a pas d’objectif numérique défini à l’échelle mondiale.

La prospérité partagée reconnaît explicitement que si la croissance est nécessaire pour améliorer le bien-être économique d’une société, le progrès est mesuré par la manière dont ces gains sont partagés avec ses membres les plus pauvres. La décision de mesurer la prospérité partagée sur la base du revenu ou de la consommation n’a pas été prise pour ignorer les nombreuses autres dimensions du bien-être. Il est motivé par le besoin d’un indicateur facile à comprendre, à communiquer et à mesurer, bien que des défis de mesure existent. 

Cible 10.2 D’ici à 2030, autonomiser toutes les personnes et favoriser leur intégration sociale, économique et politique, indépendamment de leur âge, de leur sexe, de leur handicap, de leur race, de leur appartenance ethnique, de leurs origines, de leur religion ou de leur statut économique ou autre

La lutte contre l’inclusion sociale et les inégalités est importante dans le programme de développement mondial ainsi que dans le programme de développement national de nombreux pays. La part de la population vivant en dessous de 50 % du revenu national médian est une mesure utile pour suivre le niveau et les tendances de l’inclusion sociale, de la pauvreté relative et des inégalités au sein d’un pays.

La proportion de personnes vivant en dessous de 50 % de la médiane est un indicateur de la pauvreté relative et de l’inégalité de la répartition des revenus au sein d’un pays. Cet indicateur et des mesures relatives similaires sont couramment utilisés pour mesurer la pauvreté dans les pays riches (y compris les indicateurs de pauvreté de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et les indicateurs de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale d’Eurostat) et sont de plus en plus utilisés comme mesure complémentaire des inégalités et la pauvreté dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Cible 10.4 Adopter des politiques, notamment sur les plans budgétaire, salarial et dans le domaine de la protection sociale, afin de parvenir progressivement à une plus grande égalité

La rémunération des salariés est la rémunération totale en espèces ou en nature que l’entreprise doit verser à l’employé pour le travail effectué par l’employé au cours de la période comptable. La rémunération des salariés comprend : (i) les salaires et traitements (en espèces ou en nature) et (ii) les cotisations d’assurance sociale à la charge des employeurs. 

La part du travail dans le produit intérieur brut (PIB) vise à informer sur la part relative du PIB qui revient aux salariés par rapport à la part qui revient au capital au cours d’une période de référence donnée. Elle peut mettre en évidence la mesure dans laquelle la croissance économique se traduit par des revenus plus élevés pour les employés au fil du temps. Pour tout niveau donné de PIB et de bénéfices, la part des salaires peut chuter en raison d’une baisse de l’emploi salarié, d’une baisse des salaires ou d’une combinaison des deux.

Chiffres clés – Où en est la RDC ?

    • En RDC, les inégalités ne cessent de croître. Le coefficient de Gini est passé 0,42 en 2005 à 0,51 en 2020 ;
  • Le 1% les plus aisés rafle 14,6% de tout le revenu national et les 10% les plus aisés arrivent à se partager 48,8% de revenu national ;
  • Les patrimoines nets des ménages de 1% les plus aisés représentent 28,3% du total et les 10% les plus aisés sont propriétaires de près de 62% du patrimoine
  • Le salaire féminin représente 91% du salaire masculin en 2020, soit une augmentation sensible de 24 points de pourcentage par rapport en 2016. Le revenu médian des femmes équivaut à 77% du revenu médian des hommes en 2020.