Objectif 15. Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des terres et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité

Le quinzième objectif vise à mettre en place une gestion durable des écosystèmes terrestres (forêts et montagnes) en préservant la biodiversité et les sols et limitant les impacts de long terme des catastrophes naturelles. Il appelle à ce que la protection des écosystèmes et de la biodiversité soit intégrée dans les planifications nationales et stratégies de réduction de la pauvreté. L’ODD15 souligne l’importance de protéger les espèces menacées via une

coopération internationale renforcée pour lutter contre le braconnage et le trafic et mettre en place des mesures de contrôle, voire d’éradication, d’espèces exotiques envahissantes néfastes pour les écosystèmes.

Trois cibles ont été priorisées par la RDC parmi les neuf cibles opérationnelles que comprend cet ODD. Il s’agit de :

15.1 D’ici à 2020, garantir la préservation, la restauration et l’exploitation durable des écosystèmes terrestres et des écosystèmes d’eau douce et des services connexes, en particulier des forêts, des zones humides, des montagnes et des zones arides, conformément aux obligations découlant des accords internationaux

Les écosystèmes terrestres sont des composantes essentielles de notre environnement. Prairies, forêts tempérées, forêts boréales et tropicales, toundras ou encore déserts accueillant une diversité faunistique et floristique d’une exceptionnelle richesse. 

Selon les définitions de la FAO, la forêt est définie comme : « une terre s’étendant sur plus de 0,5 hectare avec des arbres de plus de 5 mètres et une couverture de canopée de plus de 10 %, ou des arbres capables d’atteindre ces seuils in situ. Cela n’inclut pas les terres qui sont principalement utilisées à des fins agricoles ou urbaines ».

15.2 D’ici à 2020, promouvoir la gestion durable de tous les types de forêt, mettre un terme à la déforestation, restaurer les forêts dégradées et accroître nettement le boisement et le reboisement au niveau mondial

La gestion durable des forêts a été formellement définie, par l’Assemblée générale des Nations Unies, comme suit : un concept dynamique et évolutif qui vise à maintenir et à améliorer les valeurs économiques, sociales et environnementales de tous les types de forêts, au profit des forêts présentes et futures générations (Résolution A/RES/62/98).

La gestion durable des forêts est saisie au travers des cinq sous-indicateurs qui mesurent les progrès vers toutes les dimensions de la gestion durable des forêts. Les valeurs environnementales des forêts sont couvertes par trois sous-indicateurs axés sur l’extension de la superficie forestière, la biomasse au sein de la superficie forestière et la protection et le maintien de la diversité biologique et des ressources naturelles et culturelles associées. Les valeurs sociales et économiques des forêts sont réconciliées avec les valeurs environnementales grâce à des plans de gestion durable. 

15.9 D’ici à 2020, intégrer la protection des écosystèmes et de la biodiversité dans la planification nationale, dans les mécanismes de développement, dans les stratégies de réduction de la pauvreté et dans la comptabilité

Le Sommet de la Terre des Nations Unies de 1992 a défini la « diversité biologique » comme la variabilité des organismes vivants de toutes origines, y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie : cela comprend la diversité au sein des espèces, entre les espèces et des écosystèmes.

La cible vise à s’aligner sur à l’Objectif 2 du Plan stratégique pour la biodiversité d’Aichi 2011-2020 : « D’ici 2020, au plus tard, les valeurs de la biodiversité ont été intégrées dans les stratégies et processus de planification nationaux et locaux de développement et de réduction de la pauvreté et sont en cours d’intégration dans la comptabilité nationale, le cas échéant, et dans les systèmes de notification ».

Chiffres clés – Où en est la RDC ?

    • La RDC détient 10 % des forêts tropicales du monde et les plus grandes tourbières du monde, couvrant 100.000 km;
    • Le bassin du Congo est l’une des dernières régions du monde à absorber plus de carbone qu’elle n’en émet. Il absorbe chaque année près de 1,5 milliard de tonnes de CO2 de l’atmosphère, soit 4 % des émissions mondiales, équivalent à dix ans d’émissions mondiales ;
    • Au cours de la période 2000-2015, l’agriculture de subsistance, principalement pratiquée par les pauvres et en milieu rural, a été le moteur dominant de la déforestation ;
    • Seul moins de 1% des déforestations est directement attribuable à l’utilisation des terres telles que l’exploitation minière, les plantations et l’exploitation forestière ;
    • Cependant, l’impact des activités minières, forestières et industrielles est à relativiser. Il reste très significatif suite à l’afflux des travailleurs attirés par ces zones. Des estimations montrent que près 25% de la perte de forêt se trouvent à moins de 5 km des mines, de l’exploitation forestière ou des plantations ;
    • Se basant sur les données de Landset, le couvert forestier national était estimé à 159.529,2 mille ha en 2000, avec une perte brute de couvert forestier de 2,3% entre 2000 et 2010. La superficie de perte de couvert forestier a augmenté de 13,8% entre les intervalles 2000-2005 et 2005-2010.